Sincérité : le vase cassé

Adrien poursuivait le chat dans le salon quand tout à coup, sans s’en rendre compte, il heurta le vase de Chine avec sa main gauche. C’était un vase de porcelaine, de 50 cm de haut, avec des dessins très fins. Maman disait que c’était le plus bel objet du salon.

Après s’être balancé un instant, le vase se renversa et tomba, l’ouverture en bas, sur le devant de cheminée. Patatras ! Il était en mille morceaux.

Que faire ? Adrien pensa d’abord à le réparer, mais devant l’ampleur de la tâche, il recula. Il récupéra soigneusement les morceaux dans une caisse, balaya bien soigneusement, la poussière de porcelaine, et attendit… le retour de Maman.

Qu’allait-elle lui dire ? Il n’en savait rien, mais il imaginait déjà toutes les phrases, sa tête, sa déception, ses cris. Une gifle, peut-être, ou une privation très salée ?

Bruit de clef dans la serrure… C’est elle !

« Maman, n’avance pas. J’ai quelque chose d’important à te dire.

- Que se passe-t-il, mon chéri ?

- Maman, j’ai… J’ai cassé le vase du salon ! C’était en jouant avec le chat. Je le regrette, je t’assure !

- Ah bon ! Je vois que tu regrettes, c’est le plus important. Et tu as ramassé les morceaux ?

- J’ai tout récupéré dans une caisse.

- On verra ce qu’on peut en faire. De toute façon, cela devait arriver. Nous aurions dû le mettre dans la vitrine. Le plus important, Adrien, c’est que tu m’en aies parlé tout de suite. Parce que tu as été sincère, tu ne seras pas puni ! »

Faute avouée est à demi pardonnée.